mercredi, février 01, 2006

Premier texte

Allez... Je me lance. Voici le tout tout premier texte que j'ai écrit. C'était en 1999 !
Ce n'est pas forcément très abouti, mais je vous laisse seuls juges.
La partie en vert était le sujet qui a lancé la suite du texte...

Une femme est assise, seule, dans une maison. Elle sait qu'elle est seule au monde ; quoi que ce soit de vivant est aujourd'hui mort. On sonne à la porte. Son coeur, depuis si longtemps endormi, se met à battre la chamade.

Elle se décide à se lever et à aller ouvrir.

Ce n'est pas facile. C'est vrai, affronter la vie après s'être persuadée que celle-ci n'existe plus, ça n'a rien de commode.

Elle approche doucement de la porte en retenant sa respiration, pose la main sur la poignée et...

Évidemment ! Elle aurait dû y penser plus tôt : devant elle, tout est désolation, tout est vide, tout est mort. Comme souvent, son imagination lui a joué un très mauvais tour.

Elle referme la porte. Elle n'en peut plus. Ça fait maintenant bien trop longtemps que ça dure, il faut qu'elle sorte. Il le faut, elle le sent.

À côté d'elle, il y a une petite penderie. Elle ouvre un battant et en sort un vieux manteaux. En posant la main dessus, elle éprouve une étrange sensation, comme si on lui pressait le coeur. Cesont les souvenirs qui remontent.

Mon Dieu, tout ce qu'elle a pu vivre avec ce manteau : les petites balades le dimanche matin avec le chien, les sorties avec les copains, son premier rendez-vous... Tout ça, c'était avant que « ça » n'arrive. Ah, si seulement « ils » n'avaient pas été si bêtes.

À présent, ele se promène dans les rues désertes de ce qui fut une ville animée. C'est tellement... surnaturel vu comme ça. Avant, tout était toujours bondé de monde : le salon de coiffure tout le temps plein de ces bavardages typiques, le café des Italiens, la rue marchande avec toutes ces boutiques à la toute dernière mode... Maintenant, c'est fini.

Elle continue d'errer, un minuscule espoir au coeur. Oh, finalement, à quoi bon ? Elle se demande pourquoi. Malheureusement, elle sait très bien, mais c'est difficile à admettre.

Derrière, un mouvement. Il est insignifiant, pourtant elle en est sûre, quelque chose a bougé.

Elle se retourne, c'est certain il y a quelque chose.

Face à elle, une maison devancée par des arbres d'un vert si pur, il y a tellement d'années qu'elle n'en a pas vus.

Combien de temps au juste, trois ans, peut-être dix, elle ne sait plus. Oh, et puis peu importe, ce n'est pas le moment de penser à cela.

À pas lents, hésitants, elle se rapproche. Il n'y a plus de doute, quelque chose, ou non, quelqu'un vit dans cette maison et est en train de la regarder de la même manière qu'elle doit être en train de le faire.

Encore un pas. Maintenant, ça y est, à travers la fenêtre, elle s'aperçoit. C'est un homme. Celui-ci s'apprête à sortir. Enfin, tout va peut-être pouvoir recommencer comme avant.

Soudain, le vent se lève. Un vent terrible. Ensuite, c'est un bruit assourdissant suivi d'une lumière si vive, c'est insoutenable, on n'y voit plus rien. Cela paraît durer des heures.

Puis, peu à peu, les choses se rétablissent, le bruit s'éloigne, la lumière s'affaiblit, le vent s'est arrêté, brusquement.

La rue est totalement vide à présent. Vide...


Un homme est assis, seul, dans une maison. Il sait qu'il est seul au monde ; quoi que ce soit de vivant...